GSBII Activité B.10
Pratiques biologiques intégrées en gestion de verger de pommiers
Résumé
Les pommes sont l’une des cultures fruitières les plus importantes au Canada, avec une production annuelle d’environ 400 000 tonnes métriques sur plus de 18 000 hectares et une valeur à la ferme d’environ 150 millions de dollars (AAC, 2010). La province produisant le plus de pommes est l’Ontario, suivie du Québec, de la Colombie-Britannique et de la Nouvelle-Écosse. Avec l’augmentation de la demande pour des aliments biologiques, les marchés mondiaux de fruits et légumes frais biologiques sont en expansion. Les producteurs de pommes biologiques sont bien placés pour saisir cette tendance croissante, mais seule la production efficace de pommes biologiques peut répondre à la demande croissante du marché. Les difficultés associées au fait de fournir une nutrition adéquate aux arbres pour maintenir leur santé et d’adopter des pratiques de lutte antiparasitaire efficaces pour produire des pommes biologiques commercialisables sont de la plus haute importance. Voici quatre questions importantes qui entravent la production de pommes biologiques dans notre région : la nutrition des arbres, la tavelure du pommier, la pourriture noire et l’hoplocampe des pommes.
Les producteurs de pommes biologiques utilisent le compost et d’autres matières organiques comme engrais, mais ceux-ci sont souvent compliqués par leur libération d’éléments nutritifs lente et leur minéralisation imprévisible. Il peut être difficile dans les systèmes biologiques d’améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’azote et, plus précisément, de fournir de l’azote en temps opportun. Le système sandwich de la Suisse est un concept relativement nouveau pour une meilleure gestion de l’azote dans les fruits de verger, surtout les pommes biologiques, et il gagne en popularité. Dans ce système, on plante une bande de couverture végétale composée principalement de légumineuses dans la ligne du tronc de l’arbre, avec une bande labourée dénudée de chaque côté. La biomasse des légumineuses est incorporée aux bandes dénudées. Autrement, la culture de légumineuses dans l’allée peut offrir deux à trois fois plus d’espace que la ligne du tronc de l’arbre pour les plantes de couverture, ce qui fait que le résultat assurera plus de biomasse et un apport d’azote aux arbres.
Une bonne nutrition est essentielle pour maintenir la santé des arbres, ce qui les aide à lutter contre les maladies et les attaques des insectes ravageurs. Dans l’est du Canada, la tavelure du pommier, qui peut entraîner la perte d’une récolte complète, est un obstacle majeur à la production traditionnelle et biologique de pommes. De plus, les maladies estivales comme la pourriture amère, la pourriture noire, l’oïdium du pommier, la fumagine et la moucheture de la pomme sont des maladies fongiques mal contrôlées dans les vergers biologiques. Les cultivateurs traditionnels et ceux qui adoptent l’approche de la lutte intégrée effectuent de 8 à 10 applications de fongicide synthétique par année, tandis que les cultivateurs biologiques utilisent le cuivre et le soufre et procèdent souvent à 14 applications par saison. Les biopesticides sont de plus en plus faciles à trouver pour un certain nombre de maladies des pommiers, mais ce ne sont pas toutes les maladies qui sont contrôlées de façon adéquate. Aussi, on a fait beaucoup de recherche visant principalement à provoquer la réaction naturelle de résistance à la maladie des mécanismes inhérents à toute plante afin d’assurer une lutte adéquate contre les maladies.
L’hoplocampe des pommes, un ravageur de la pomme qui n’a pas de prédateurs indigènes naturels, a été introduit récemment au Canada atlantique et en Ontario. On a signalé des dommages importants causés par l’hoplocampe des pommes à certains cultivars de pommes dans un verger biologique en Nouvelle-Écosse. Ce ravageur se manifeste tôt au printemps et pond ses œufs dans les réceptacles des fleurs quand les pollinisateurs sont actifs. Ce ravageur est très difficile à contrôler en raison du besoin de protéger les pollinisateurs. Actuellement au Canada, il n’y a pas de produit antiparasitaire biologique enregistré pour ce ravageur, mais les cultivateurs biologiques en Europe ont eu un certain succès dans le contrôle de l’hoplocampe des pommes en utilisant un extrait de quassia respectueux des pollinisateurs.
Les initiatives de recherche pour mettre au point de nouvelles pratiques biologiques intégrées de gestion des vergers de pommiers visent à résoudre les problèmes imminents auxquels la production de pommes biologiques est confrontée dans notre région. Nous proposons de fournir aux cultivateurs de pommes biologiques des outils de gestion efficaces, comme de nouvelles stratégies pour maximiser l’absorption d’azote à l’aide d’un système sandwich suisse modifié, l’application de l’azote à un moment précis pour réduire au minimum les pertes éventuelles d’azote du verger et de nouvelles techniques de lutte antiparasitaire et contre les maladies fongiques. De plus, l’enregistrement de l’extrait de quassia au Canada permettrait aux cultivateurs de pommes biologiques d’avoir accès à un produit antiparasitaire efficace et biologique pour lutter contre l’hoplocampe des pommes récemment introduit. Les nouvelles connaissances acquises soutiendront l’élaboration à long terme et la durabilité du secteur des pommes biologiques.
Chercheurs
Nom | Affiliation |
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Julia Reekie, Leader de l’activité | Agriculture et Agroalimentaire Canada Centre de recherche et de développement de Kentville |
Pervaiz Abbasi | Agriculture et Agroalimentaire Canada Centre de recherche et de développement de Kentville |
Margaret Appleby | Ontario Ministry of Agriculture and Food |
Kristy Grigg-McGuffin | Ontario Ministry of Agriculture and Food |
Andrew Hammermeister | Dalhousie University |
Mehdi Sharifi | Agriculture et Agroalimentaire Canada Centre de recherche et de développement de Summerland |