Activité 13
L’agriculture biologique verticale comparée à l’utilisation intelligente des serres
Depuis 2007, plus de 50 % de la population mondiale vit dans des zones urbaines, et ce pourcentage devrait dépasser 70 % d’ici 2050 (Kozai et coll., 2016). En 2016, différents rapports indiquaient que les aliments locaux étaient l’une des tendances alimentaires les plus fortes de la décennie aux États-Unis (National Restaurant Association, 2015), tandis que la croissance des ventes de produits biologiques demeurait supérieure à 10 % par an. La demande de produits hyperfrais, bons pour la santé et sans pesticides, qui s’inscrit dans le mouvement en faveur des aliments locaux, stimule à son tour la demande de systèmes d’agriculture à environnement contrôlé (AEC), car ces derniers peuvent être implantés dans des centres urbains (Eaves et Eaves, 2017). De plus, la popularité du modèle de la ferme verticale ne cesse de se confirmer, avec des ventes annuelles qui croissent de 31 % et devraient atteindre 4 milliards de dollars d’ici 2020 (ReportsnReports, 2016).
L’objectif général de la présente étude est de parvenir à une utilisation plus intelligente de la lumière, de l’énergie et des ressources naturelles en production maraîchère biologique quatre-saisons. Cela permettra de réduire les empreintes écologiques, de renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et d’augmenter la durabilité ainsi que la compétitivité et la rentabilité des fermes. Nous y parviendrons en développant un système cultural certifié biologique fonctionnant avec la technologie en licence propriétaire de l’entreprise Inno-3N (c.-à-d. des chambres de croissance automatisées, évolutives et surveillées et commandées à distance) et en optimisant une production biologique sous serre grâce à une meilleure utilisation de l’éclairage à diodes électroluminescentes (DEL).
Plus précisément, en collaboration avec l’industrie (Premier Tech, Inno-3B, L’abri végétal, Les serres Stéphane Bertrand et Applied Bio-nomics) et des établissements de recherche (Université Laval, Centre de recherche et de développement d’Agassiz d’AAC et IRDA), cette étude accomplira ce qui suit :
- Développer et valider un système de production biologique vertical pour une usine de production végétale à environnement contrôlé intégrant la technologie d’Inno-3B et les nouveaux systèmes de culture en serre multiniveaux. Ce système fonctionnera avec des composantes de pointe pourvues de sols suppressifs et de DEL adaptées aux cultures horticoles biologiques;
- Évaluer la performance de ces cultures biologiques verticales à l’aune de leur productivité, leur valeur nutritive et leur saveur comparativement aux produits commerciaux conventionnels;
- Connaître l’effet de différents spectres lumineux émis par les DEL sur des agents de biocontrôle;
- Déterminer la méthode d’AEC la plus efficace (rentable) pour approvisionner toute l’année différentes régions urbaines et périurbaines du Canada en produits frais abordables;
- Évaluer l’impact environnemental des nouveaux systèmes de culture biologiques verticaux proposés par rapport aux systèmes de culture biologique conventionnels;
- Proposer les systèmes de culture innovants, rentables et respectueux de l’environnement aux producteurs canadiens qui respectent les six principaux éléments de la stratégie d’Organic 3.0 établis par l’IFOAM (Arbenz et coll., 2016).
Les livrables du projet seront des systèmes d’agriculture verticale biologique-AEC optimisés pour la production diversifiée de légumes biologiques grâce à l’intégration d’un sol suppressif optimisé, l’utilisation d’espèces ou de cultivars et d’un régime d’éclairage adéquats ainsi que la gestion de la fertilisation pour améliorer la résilience des cultures, la productivité et la qualité des produits, tout en allégeant autant que possible l’empreinte écologique. L’agriculture verticale biologique peut améliorer notablement la situation à l’échelle mondiale en atténuant les risques liés au changement climatique (p. ex., l’arrivée de nouveaux ravageurs envahissants ou les extrêmes météorologiques) et en contribuant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, y compris celle des Premières nations. L’intensification de la production sous serre étudiée dans ce projet aidera également à accroître la productivité par unité de surface cultivée ainsi que la compétitivité du secteur biologique.
Chercheurs d'activité
Nom du scientifique ou du membre de l'équipe d'experts techniques de l'extérieur d'AAC (effectuant des recherches) | L'organisation |
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Martine Dorais, prof. | ULaval, Dept. Phytologie |
Steeve Pepin, prof. | ULaval, Dept. of Soil & Agri-Food Engineering |
Damien De Halleux, prof. | |
Russell Tweddell, prof. | ULaval, Dept Phytologie |
James Eaves, prof. | ULaval, Dept of management |
Richard Hogue | IRDA - Microbial Ecology Laboratory |
Dr. Nicolas Gruyer | MDDELCC - Director of the Biology and Microbiology department, Ecotoxicology Environmental Centre of the province of Quebec |
Rémi Naasz | Premier Tech |
David Brault | Inno-3B |
Frederic Jobin-Lawler | L’Abri vegetal, owner |
Khalid Boulrhazioui | Les Serres S. Bertrand |
Applied Bio-nomics | |
Agathe Vialle | Biopterre – Centre de développement des bioproduits, un centre collégial de transfert de technologie (CCTT) - La Pocatière |
Liette Lambert | MAPAQ – Greenhouse crop and biological control |
Beatrix Alsanius | SLU Dept of Biosystems and Technology, Microbial Horticulture (Sweden) |
Nom du scientifique ou du membre de l'équipe d'experts techniques d'AAC (effectuant la recherche) | AAC Location |
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Dr. Paul Abram | Agassiz RDT Entomologist – Biological control |
Gary Telford | Agassiz RDT Entomologist – KTT |
Dr. Isabelle Royer | Quebec RDC Soil scientist – soil contamination and organic fertilization |