Activité 25
Une alternative à la castration chirurgicale pour le bien-être des porcelets biologiques
La castration des porcelets est une pratique commune mise en œuvre pour éviter des problèmes de qualité de la viande liés à l’odeur sexuelle que développe le verrat, également appelée « défaut sexuel ». Ce défaut est une odeur désagréable dégagée à la cuisson par la viande de porc non castré. Mais la castration des porcelets sans anesthésie est une pratique très controversée en production porcine, qui entre en conflit avec les exigences élevées de bien-être animal en vigueur dans les systèmes de production biologiques. La plupart des modifications physiques sont interdites par la norme biologique canadienne, mais une exception a été faite pour la castration, tant qu’une alternative plus douce n’a pas été trouvée.
L’utilisation de marqueurs génétiques pour produire des lignées de porcelets exempts d’odeur sexuelle, mais à croissance normale, est une solution potentielle à long terme au problème. Cette solution est en tous points conforme aux principes biologiques, puisqu’elle s’appuie sur la diversité génétique naturelle et se passe de produits chimiques ou de médicaments. La sélection génétique d’animaux à faible odeur sexuelle est une voie non invasive, rentable et compatible avec le bien-être animal pour résoudre le problème du défaut sexuel de la viande. Elle peut de surcroît améliorer la croissance animale et la productivité. Cependant, la production de mâles entiers soulève d’autres problèmes de bien-être, comme une fréquence accrue des agressions et l’expression des comportements sexuels, qui peuvent causer des blessures aux pattes et aux pieds, puis des boiteries. Ainsi, l’élevage de mâles non castrés peut exiger des changements de gestion. Avant que la sélection génétique de porcs à faible odeur sexuelle ne soit proposée comme solution aux producteurs, d’autres recherches doivent être menées pour s’assurer que ses implications pour le bien-être animal sont intégralement comprises.
Le présent projet vise à déterminer en quoi la sélection génétique de porcs à faible odeur sexuelle modifie potentiellement le comportement, la physiologie et la qualité de la viande. Il couvrira également l’effet de l’environnement social sur l’odeur sexuelle. Étant donné que la recherche sur la sélection pour éliminer ce défaut n’a été effectuée que sur des races porcines conventionnelles, nous prévoyons déterminer l’efficacité des marqueurs génétiques pour l’atténuer chez des races patrimoniales communément utilisées en production biologique. Ce projet répond à plusieurs priorités du secteur biologique, soit : « Accroître la compétitivité grâce à l’amélioration de la productivité (…) et de la qualité des produits, y compris l’amélioration génétique, la caractérisation des impacts environnementaux des systèmes biologiques et l’amélioration du bien-être animal ». L’élevage de mâles entiers diminue l’impact environnemental de la production porcine. Nourrir des mâles entiers augmentera la performance de 10 %, ce qui réduira les intrants alimentaires et hydriques ainsi que la production de gaz à effet de serre, d’urine et de matières fécales.
Le résultat principal du projet sera l’élimination du besoin de castration, préoccupation majeure en matière de bien-être animal. Il sera obtenu avec des races conventionnelles et des races patrimoniales.
Résumés des rapports de recherche [PDF 7.75 MB]
Chercheurs de l'activité
Nom du scientifique ou du membre de l'équipe d'experts techniques à l'extérieur d'AAC (effectuant des recherches) | Organization |
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E.J. Squires | University of Guelph |
R. Bergeron | University of Guelph |
I. Mandell | University of Guelph |
B. Sullivan | CCSI |